L'avenir de l'Artois : Alimentation, gestion du foncier, emploi...
La gestion du foncier, l'alimentation locale, la sauvegarde de l'emploi étaient les trois points qui ont nourri le débat ouvert par les jeunes agriculteurs au sein du GAEC Delmotte de Laventie.
De nombreuses craintes sont émises au niveau du foncier car les exploitants agricoles sont confrontés à une disparition des terres agricoles. Ceci au profit de zones commerciales et industrielles. De plus, chaque année de nombreuses surfaces sont sacrifiées à l'urbanisation. Il déplore également un manque de coordination entre les différentes communautés de communes rappelant que le foncier est à la base de leur travail. François-Xavier Bar, agriculteur à Choques, s'insurge contre le projet de la création d'une zone de 60 hectares autour du rond-point des Pilastres. Il en souligne le non sens puisque les surfaces se situent dans la trame verte. « Notre région possède les meilleures terres de France, c'est du limon c'est-à-dire qu'elles absorbent l'eau sans faire d'excès. » Sur ce point, ils souhaitent éveiller la conscience que la terre n'est pas une ressource financière, c'est aussi un paysage, de la flore, de la faune et un support d'activités économiques.
L'alimentation locale est le second point évoqué. À ce jour, il est servi dans la région Nord-Pas-de-Calais 450 00 repas par jour, outre l'objectif de 20 % bio, ils souhaitent que les 80 % restant soient issues de la production locale. Christophe Delval arguant « qu'opter pour des produits régionaux présenterait l'avantage de créer des emplois dans des filières de transformation. De plus, faire consommer régional aux collectivités locales permettrait de faire écouler nos stocks. » Samuel Bar argumente : « Nous avons ce qu'il faut ici, culture de légumes, production animale. Lors des appels d'offres il serait nécessaire d'inscrire d'avoir recours à une consommation régionale. » Leur attention est portée pour le développement de circuits courts et des points de vente collectif auraient pour effet de rapprocher producteurs et consommateurs.
Le GAEC d'Arnaud Delmotte est à ce titre un exemple, la vente directe a permis, avec une réorientation de la production, le contact avec les clients et la création de deux emplois. Il précise : « Nous avons orienté notre production afin de réduire au minimum les déplacements, il en résulte moins de stress pour les animaux, des économies de carburants soit au final un bilan carbone favorable à l'environnement. » L'agriculture est porteuse de 74 000 emplois soit 15 % des emplois de la région. Elle est un secteur d'activité présentant un poids économique important, d'autant plus qu'ils ne sont pas délocalisables. Un atout indéniable que les jeunes agriculteurs veulent pérenniser. Leur principale crainte étant qu'une trop grande concentration due à des restructurations les rend intransmissibles.
Leurs souhaits : conserver la diversité, inciter les jeunes à acheter leurs produits à la ferme et renforcer le lien entre producteurs et consommateurs.
J.-L. D